Les vendanges étant terminées depuis dimanche dernier, voici le temps de tirer un pré-bilan de ce millésime bien spécial.
Tout d'abord, un petit coup de gel le 5 avril (voir article ICI): le bas du chenin est touché, ce sont justement les rangs que je réserve pour faire ma cuvée N°85 : grrrrrr !!!
Ensuite, avril, mai, juin et juillet: 4 mois de temps pourri avec une succession de dépressions qui m'obligent à traiter les vignes tous les 8 jours en moyenne car en bio, dès qu'il tombe plus de 15 mm d'eau, les produits que nous mettons (cuivre et soufre) sont lessivés. Avec ma double activité, c'est un vrai travail d'équilibriste, stressant à souhait.
L'herbe ne cesse de pousser et je suis vite débordé.
La floraison se passe elle aussi très mal, avec un temps frais et humide. De nombreuses fleurs ne donnent pas de grains de raisin (coulure) ou des raisins qui vont rester tout petits (millerandage).
Arrivent enfin aôut et septembre avec un temps pas forcément très chaud mais sec, donc correct pour une bonne maturation des raisins. Malgré les rendements que nous prévoyons très faibles, la qualité est au moins au rendez-vous. Les vendanges sont faciles, avec très peu de raisins mais sains donc pas de tri et une qualité au top. Contrairement aux autres années, les degrés alcooliques montent en flèche mais l'acidité reste élevée donc je suis contraint d'attendre pour vendanger les cépages qui rentrent dans les vins de la gamme Version. Moi qui aime bien les récolter vers 11%, ils seront cette année exceptionnellement plus proches des 13%.
Fin septembre, le temps se dégrade à nouveau et là, gros dilemme pour moi: les cabernets ne sont pas mûrs (du point de vue des tanins) alors j'attends ou pas ?? Ceux qui me connaissent ont la réponse: je laisse passer l'épisode de pluie et j'attends car les tanins verts du cabernet, je n'en veux pas.
Et là, grosse surprise et bel enseignement: malgré plus de 200 mm de flotte en 3 semaines et quelques cheveux blancs en plus, les tanins continuent à évoluer et à murir de façon imprésionnante. Je récolte donc les cabernets le 28 octobre, après une semaine relativement ensoleillée et ventée (vent d'Est). La maturité phénolique est excellente, ça colore les mains et les premiers jus d'écrasement dans le cuvoir sont d'un rouge déjà profond. Bingo !!!
Pour conclure, 2012 fût un millésime difficile, encore un millésime de vigneron, avec pour moi des fortunes diverses: rendements faibles et omniprésence de l'herbe mais bonne gestion des maladies et qualité au top. Eh oui, nobody is perfect !!!
/fdata%2F0273198%2Favatar-blog-5952811-tmpphp3j4o5Z.jpeg){kind=avatar}